Botaniste japonais de 93 ans aujourd’hui, expert en écologie végétale et Professeur émérite à l’Université de Yokohama, Akira Miyawaki a été récompensé en 2006 par le Prix Blue Planet. Spécialisé sur l’étude des graines et de la naturalité des forêts, il a élaboré et mis en pratique la méthode de reforestation « Senzai Shizen Shokysei », soit la « Végétation Potentielle Naturelle ».
Inspirée par l’écosystème naturel d’une forêt primaire *, cette technique mise au point dans les années 70 grâce à un principe de modélisation de la forêt, permet d’accélérer les successions végétales pour arriver à un écosystème fonctionnel rapidement. Alors qu’on estime qu’il faut 200 ans pour laisser une forêt se reconstituer elle-même, avec cette technique, on y parvient dix fois plus rapidement. Depuis 1990, le professeur Miyawaki se consacre à la restauration des forêts tropicales humides très dégradées. Son approche cherche à accélérer le processus de « succession écologique » en imitant au maximum la composition normale de la forêt primaire dans chaque contexte de plantation.
De quelle surface minimum faut-il disposer ? On plante ce type de forêt sur des surfaces allant de 100 à 3 000 m2. Il faut une zone de pleine terre, sans réseau souterrain et accessible. Cela ne peut pas se faire sur une toiture ou au dessus d’un parking. Il faut aussi laisser 5 mètres de distance entre la limite de la forêt et les infrastructures urbaines. Car les branches latérales vont prendre de l’ampleur et les racines s’étendre.
Quelles espèces sélectionner ? Entre 30 et 40 différentes essences indigènes et représentatives de la forêt spontanée proche de chez vous. Frêne, Chêne, Erable, Acacia, Hêtre, Noisetier, Saule, … bref toute essence native de la nature environnante, donc variable selon nos régions.
Comment les planter ? On plante 3 arbres au m2 ce qui est très dense et permet le développement d’une structure en étages dans laquelle on trouvera différents niveaux de végétation. Au préalable, il faut améliorer la qualité du sol, l’ameublir en y apportant des amendements, du fumier, du compost, des écorces.
* Qu’est-ce-qu’une forêt primaire ? C’est le résultat d’une dynamique de la végétation aboutie, de façon naturelle sur une durée aussi variable que de 150 à plus de 500 ans. Dans un milieu non impacté par l’homme, des groupements végétaux différents se succèdent par une transformation spontanée de la nature. Et, la végétation arrive à maturité naturelle, en équilibre avec les conditions du milieu. Cette étape s’appelle le climax, ultime étape mais qui peut être ponctuée d’aléas ou perturbations futures. Dans les régions tempérées, le climax est le plus souvent un stade forestier. Dans celui ci se seront succédé : les arbres pionniers (héliophiles, de croissance rapide et à durée de vie courte), les post-pionniers et les dryades (sciaphiles, de croissance lente et à durée de vie longue).
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